Le FIFO, c’est l’événement cinéma du fenua. Allez, on ose le dire, notre Cannes local ! Mais on vous rassure tout de suite… Ici, pas besoin de connaître quelqu’un qui connaît quelqu’un pour assister à une projection. Ou de ressortir les mocassins vernis du mariage de votre neveu. Parce qu’au FIFO, vous ne verrez pas le dernier blockbuster plein de testostérone, ni la dernière comédie romantique qui met d’humeur chabadabada. Mais des films authentiques sur la vie océanienne. Sans strass ni paillettes. C’est ça l’esprit FIFO.
Au FIFO, on ne montre pas l’Océanie comme ces couples en honeymoon sur Instagram. Vous savez, ces photos avec lagons turquoises, bungalow sur pilotis et coco glacé à la main. Like a dream. Les films du FIFO, eux, racontent la vraie vie. Celles des tatoueurs marquisiens, de l’équipe de rugby féminin de Papouasie Nouvelle-Guinée ou encore d’un chœur de femmes aborigènes. On parle identité, environnement et problèmes de société. Et à travers leur histoire, ils nous montrent la richesse naturelle et culturelle de notre région. Vous l’aurez compris, au FIFO, on voyage. Mais pas dans des 5 étoiles.
Comme à Cannes, à la fin de la semaine de diffusion, on récompense les meilleurs docus et courts-métrages. 8 prix au total sont décernés par le jury et le public, avec des dotations financières pour encourager leur travail. On a même notre Palme d’Or locale : le Grand Prix FIFO France Télévisions. L’an dernier, c’est la Néo-Zélandaise Fiona Apanui-Kupenga qui a obtenu la récompense ultime avec son film Making Good Men.
Si on vous parle du FIFO aujourd’hui, c’est parce que la 16ème édition a commencé ce weekend à la Maison de la Culture ! Cette année, 13 films sont en compétition. On y parle notamment jeunesse, protection de l’environnement, préservation de la tradition et condition des femmes. Ils viennent des 4 coins de l’Océanie : Nouvelle-Zélande, Australie, Nouvelle-Calédonie… et il y a même un film made in fenua ! Patutiki, l’art du tatouage des îles Marquises, (fingers crossed). 36 autres docus et courts-métrages, hors-compétition, seront également projetés pour le plaisir des yeux.
Crédits : Patutiki
Ah, et on vous a pas dit. Le FIFO, c’est des projections, mais pas que. C’est certes, l’occasion pour les réalisateurs ou producteurs de se rencontrer et de développer des projets communs. Mais c’est aussi des moments d’échanges entre le public et les pros du secteur. Et des ateliers d’initiation, gratuits pour tous, animés par des spécialistes: écriture de scénario, animation 3D, doublage audio, reportage TV ou encore montage vidéo. Et si jamais vous sentez le génie des Frères Cohen ou de Coppola en vous, vous pouvez même participer au marathon d’écriture ou au Pitch Dating pour présenter vos projets de docu (même si vous n’êtes pas pro). Faut bien se lancer un jour…
Crédits : FIFO Tahiti
Crédits : FIFO Tahiti
Et parce que le FIFO c’est avant tout du partage, après le festival à Tahiti, des projections itinérantes gratuites sont organisées dans nos archipels, en partenariat avec EDT pour la 11ème année consécutive. Les films du FIFO voyagent même Hors les Murs. En Océanie, évidemment, en Nouvelle-Calédonie ou encore en Nouvelle-Zélande. Mais on lui déroule aussi le tapis rouge en métropole, avec notamment des projections au Vendée Va’a aux Sables d’Olonne, au Festival des îles des Embiez ou encore au Festival du cinéma Aborigène de Paris.