Aaah, le ukulele… Deux-trois gliiing-gliiing et déjà, on a envie de pousser la chansonnette une Hinano à la main. Du marché de Papeete, à l’aéroport de Faa’a, en passant par le Heiva en juillet et les bringues entre copains le week-end, le son du ukulele est partout. Il rythme la vie du fenua ! Aujourd’hui, on vous embarque à la découverte d’un véritable symbole de la musique locale et de l’art de vivre à la polynésienne.
Mais n’allez pas croire que le ukulele est originaire du fenua. Hé non ! Pour la petite histoire, tout a commencé au XIXème siècle, quand les immigrants portugais sont allés cueillir la canne à sucre à Hawaii. En les écoutant jouer de leur cavaquinho, les Hawaiiens ont eu un crush pour cette petite guitare à 4 cordes. Ni une, ni deux, ils en ont fait une adaptation baptisée ukulele (qui voudrait dire « puce qui saute » en hawaiien).
Arrivé au fenua dans la foulée, le ukulele a fait carton plein auprès des Polynésiens. L’instrument a été revisité à la sauce locale : avec une moitié de noix de coco et un manche en bois, avant d’être décliné dans une version 100% bois (à partir du miro, bois de rose, tou ou encore purau). Il n’est pas une copie conforme de la mini guitare hawaiienne. Les particularités du ukulele tahitien ? La bouche est couverte par une mince plaque de bois, les cordes en fil de pêche fluo sont doublées, le son plus aigu et la frappe plus rapide. Sans parler des déclinaisons à l’infini côté design, avec décors sculptés ou encore l’ajout de nacre, à l’image de l’artisanat polynésien.
Et qui dit ukulele, dit bringue. Parce qu’une bringue sans ukulele, c’est comme un dimanche matin sans firi firi (ou la Hawaiki Nui sans la team EDT Va’a) : ce n’est pas vraiment une bringue. Un anniversaire, un mariage, un début de week-end… Toutes les occasions sont bonnes pour attraper le ukulele et faire le tour des classiques de la chanson polynésienne en famille, entre amis ou collègues.
Et s’il y a bien une bringue que personne n’a oubliée au fenua, c’est celle de 2015, place To’ata. Au total, 4 700 joueurs de ukulele en tenue locale et colliers de fleurs se sont réunis pour jouer un standard de la musique tahitienne: Bora Bora d’Eddie Lund. Si ce n’était pas toujours évident d’être raccord-raccord à plus de 4 000, la bonne humeur et l’ambiance festive étaient là…. Et le record du monde de ukulele a été battu (youhou) ! Record malheureusement battu à son tour par Hong Kong en 2017.Lles Polynésiens se sont mobilisés à nouveau l’année suivante pour récupérer leur titre. Résultat ? Pas moins de 6 300 joueurs réunis. L’équivalent du Zénith de Paris (rien que ça) ! Si le record n’a pas été battu cette fois-ci, le ukulele a montré une nouvelle fois qu’il avait le pouvoir de rassembler les Polynésiens toutes générations confondues.
Vous vous demandez quels sont les joueurs de ukulele les plus famous ? Qui sont les Rolling Stones du ukulele au fenua ? Non, il n’y a pas que Julien Doré ou le chanteur hawaiien de Somewhere over the rainbow (au nom beaucoup trop long), ni même les spécialistes de la reprise de chansons françaises version « ukulele + auto-tune ». Vous voulez du ukulele, du vrai ? Écoutez un morceau du groupe Te Ava Piti, originaire de Raiatea. Avec leur style « kaina », leur maestro (Vehia Paraue) et leurs arrangements originaux, ces gars-là ont inspiré plus d’un Polynésien ! Alors branchez vos écouteurs et lancez Pahoho, un classique de la chanson polynésienne… repris d’ailleurs par notre Miss France, Vaimalama Chaves, sur les plateaux télé en métropole !