Partir en virée dans les îles, manger aux roulottes avec les copains, privilégier les fruits et légumes locaux… Et si on s’y mettait tous pour soutenir l’économie de notre fenua en ces temps de crise ? Allez hop, dans la série « je consomme local », pourquoi pas troquer ses bidons d’huile d’olive et d’argan pour de l’huile de coco produite ici, en Polynésie ? Aujourd’hui sur Maeva Expat, découvrez les bienfaits de l’huile de coco made in fenua !
Quand on se balade du côté de Papara, sur l’île de Tahiti, ou dans les « Tuam’s » (oui c’est comme ça qu’on dit ici pour parler de l’archipel des Tuamotu), on a vite fait de se retrouver au milieu de sublimes cocoteraies, entre les vagues et le ciel (on se croirait dans une chanson de Gilbert Montagné). Mais n’allez pas croire que ces cocotiers à perte de vue ont toujours été aussi nombreux… Pour la petite histoire, la demande mondiale d’huile de coco connaît un boom à la fin du 19ème siècle, et c’est comme ça que la culture du cocotier s’est développée dans nos îles. Aujourd’hui, on compte environ 30 000 hectares de cocoteraies en Polynésie (ça en fait du coco !).
Bon, et techniquement, comment on obtient l’huile ? Les cocos sont décortiqués et débourrés pour en extraire la chair (et c’est tellement physique, que c’est même un sport traditionnel polynésien). Ensuite, le coco va faire bronzette au soleil pour sécher (c’est ce qu’on appelle le coprah). Une fois sec, il est expédié à l’Huilerie de Tahiti, où on extrait la fameuse huile de coco (comptez environ 100 cocos pour obtenir environ 6 litres d’huile). Si une partie de la production est revendue aux artisans locaux pour fabriquer du monoi de Tahiti, une grande partie est exportée (et utilisée dans la fabrication de cosmétiques, que vous avez peut-être déjà dans vos placards de salle de bain…). Et en plus, tout ça, c’est zéro déchet : les résidus du broyage du coprah (les tourteaux) sont utilisés pour l’alimentation animale locale. Notez quand même que le processus pour fabriquer de l’huile vierge de coco (celle dont on se sert pour cuisiner) est différent, car elle est obtenue à partir du lait de coco (tiré de la chair râpée et pressée).
Et alors on en fait quoi de cette huile de coco ? Si autrefois elle était utilisée comme purgatif ou pour embaumer les défunts, aujourd’hui on s’en sert notamment pour cuisiner. Mais on vous rassure tout de suite, pas besoin d’avoir fait Top Chef pour savoir l’utiliser, promis ! Vous pouvez tout simplement vous en servir comme huile de cuisson (en plus elle est non cancérigène lorsqu’elle est chauffée) ou pour remplacer le beurre dans vos pâtisseries (découvrez les gourmandises polynésiennes par ici !). Anti-inflammatoire, antifongique… L’huile de coco, en plus de donner un petit goût sympa aux préparations, est un véritable aliment santé !
L’huile de coco est aussi un soin de beauté naturel, parfaite pour nourrir les cheveux et les peaux sèches. A se badigeonner sans modération (sauf quand même sur le visage, parce qu’elle est plutôt comédogène). Et avec elle, nana les allergènes et les listes d’ingrédients à rallonge ! Mais on vous a gardé le meilleur pour la fin : si l’huile de coco est si précieuse en Polynésie, c’est parce qu’elle permet de fabriquer le fameux monoi de Tahiti (en y laissant macérer des fleurs de tiare). Et le monoi, on connaît pas mieux après un dimanche passé à lézarder sur la plage. Ah, et des fois que vous auriez un doute : non, s’enduire de monoi pour bronzer, ce n’est pas une bonne idée ! Pas de SPF dans le monoi de Tahiti (total look écrevisse en sortie de plage ga-ran-ti).
Mais les bienfaits de l’huile de coco made in fenua vont bien au-delà : si la coprahculture est primordiale pour l’agriculture polynésienne, c’est aussi parce qu’elle préserve une activité et des revenus qui permettent aux habitants des archipels de rester vivre sur leur île, évitant ainsi un « exode rural » vers Tahiti.. On comprend pourquoi elle est subventionnée par le Pays.
Autant de bonnes raisons de laisser une place à l’huile de coco made in fenua dans vos placards !