L’histoire d’EDT ENGIE et de l’électricité en polynésie

Les faits marquants de l’histoire d’EDT ENGIE et de l’électricité en Polynésie française

L’histoire de l’électricité en Polynésie française est un récit riche et passionnant. Or, cette histoire demeure largement méconnue par la plupart d’entre nous.

Dans cet article, l’équipe d’EDT ENGIE vous propose un survol des faits marquants de l’histoire d’EDT ENGIE et de l’électricité en Polynésie française.

Les débuts de l’électricité en Polynésie française

1910-1916 : la première étincelle et les débuts difficiles

L’histoire de l’électricité en Polynésie française débute le 3 juin 1910, moment de la création de la première entreprise de distribution publique d’énergie électrique à Tahiti — la Polynésie est nommée Établissement français d’Océanie (EFO) — par Charles Ducorron.

Homme ambitieux, Monsieur Ducorron obtient rapidement de nouveaux marchés et installe la toute première micro-centrale thermique de Tahiti, qui est alors constituée tout simplement d’un moteur à combustion interne de 10 chevaux-vapeur.

À l’époque, cette centrale a la capacité de produire l’électricité nécessaire à l’éclairage de plusieurs quartiers de Papeete, et la distribution de l’électricité se fait sous forme d’une autorisation de voirie.

À cette étape de l’histoire, il n’y a pas encore de compteur électrique en Polynésie française et les clients payent en fonction du nombre d’ampoules qu’ils utilisent.

En 1911, d’autres personnes décident de se lancer dans la production d’électricité. Cette vive compétition, mêlée aux difficultés financières de Monsieur Ducorron, mène alors au rachat de l’entreprise Ducorron par Constant Deflesselle, qui la revend ensuite en totalité quelques semaines plus tard à un groupe de 4 actionnaires, composé notamment de Charles Brown.

Cette entreprise de production et de distribution d’électricité, désormais seule sur son marché, prend alors le nom de Société d’Électricité de l’Océanie française.

En 1914, au début de la Grande Guerre, la Société d’Électricité est mise en liquidation. Deux plus tard, en 1916, 3 investisseurs locaux — Émile Martin, Léon Pelletier et Félix Millaud, créent une nouvelle société en nom collectif : la Compagnie d’Électricité et Téléphone de Tahiti, qui est exploitée jusqu’en 1930.

1917-1970 : l’ère Martin

En 1917, la Polynésie française est témoin du développement rapide de Papeete, ce qui place la micro-centrale thermique de Tahiti, située sur la rue du chef Vairaatoa, au cœur de la ville.

En 1918, Léon Pelletier meurt, et ses héritiers revendent les parts de leur père à Émile Martin et Félix Millaud.

Mais en 1920, Félix Millaud se retire et Émile Martin devient le seul propriétaire de l’entreprise. Sans trop attendre, il renomme le fonds de commerce sous le nom d’Établissements Émile Martin jusqu’en 1953, date à laquelle est fondée la SARL Établissements Émile Martin et Fils.

En 1958, les Établissements Émile Martin et Fils sollicitent du gouverneur, alors représentant du gouverneur parisien et autorité dirigeante de la Polynésie une concession de 40 ans pour la production et la distribution de l’électricité à Papeete et les environs. En 1960, une concession territoriale est alors accordée pour une durée de 40 ans.

En 1962, la Polynésie française est témoin de l’inauguration d’une nouvelle centrale thermique à Papeete en lieu et place de l’ancienne centrale Vairaatoa. Avec l’arrivée du Centre d’expérimentation du Pacifique (CEP) en 1963, la consommation électrique des ménages du pays augmente considérablement, suite à l’introduction d’un nouveau modèle sociétal, fondé sur la consommation massive des bien importés, et d’un important pouvoir d’achat pour les personnels du secteur tertiaire lié au CEP.

EDT, une entreprise moderne

Les années 1970 : l’extension du réseau

En 1970, la SARL devient SA Électricité de Tahiti et est désormais connue sous le nom de EDT. Au même moment, elle reçoit une concession pour la production et la distribution de l’électricité.

Entre 1972 et 1976, l’extension géographique du réseau s’accentue, et à partir de 1976 commence la grande aventure des îles Bora Bora, Maupiti et Rangiroa.

Les années 1980 : la grande aventure hydroélectrique

Au début des années 1980, la Polynésie française s’engage dans une lutte nationale contre la précarité de l’approvisionnement énergétique, et le pays cherche à accroître son taux d’indépendance dans le domaine.

Dès les années 1920, Émile Martin manifestait déjà son intention d’exploiter l’énergie des rivières de Tahiti. Pour lui, la Papenoo était la seule rivière avec un débit suffisant à l’installation d’une centrale hydroélectrique. Bien malgré lui, son projet de construction d’un barrage hydroélectrique dans la vallée de la Fautaua échoua.

Il faudra attendre les années 1980 pour que ce projet se concrétise avec la création de la société Marama Nui (La Grande Lumière), par Tinomana Ebb et Dominique Auroy.

Le premier kilowattheure (kWh) d’électricité est finalement produit en 1981, et en 1985 l’hydroélectricité couvre déjà 14 % de la consommation d’énergie de Tahiti.

1985 – 2006 : le grand bond en avant

En 1985, EDT fête ses 70 ans d’existence et 25 ans de concession. La même année, la Polynésie française voit la construction d’une nouvelle centrale thermique à Punaruu, baptisée d’Émile Martin.

1985 est également marquée par la prise de participation de 35 % de la Lyonnaise des Eaux dans le capital d’EDT, qui devient ainsi une entreprise industrielle majeure grâce au soutien d’une multinationale française figurant parmi les leaders mondiaux.

En 1986, la production d’électricité en Polynésie française atteint 221,7 millions de kWh, dont 182,1 kWh sont fournis par EDT ; le reste étant produit par les centrales hydroélectriques des sociétés Marama Nui (38,7 kWh) et la centrale hydroélectrique de Papeiti-Papara (0,9 kWh)

Peu de temps après, en 1987 la Lyonnaise des Eaux augmente sa participation dans le capital d’EDT et devient l’actionnaire majoritaire du groupe.

En 1989, EDT inaugure la mise en service de 2 nouveaux groupes de 14 mégawatts (MW) dans la centrale thermique de Punaru’u. L’année suivante, en 1990, la concession attribuée à EDT est prolongée jusqu’en 2020. Et en 1999, cette concession est prolongée à nouveau, cette fois-ci de 10 années supplémentaires, pour Tahiti Nord qui regroupe la majorité des clients.

Au tournant du nouveau millénaire, en 2001, EDT devient majoritaire dans la société Marama Nui. De 2002 à 2006, EDT obtient plusieurs certifications ISO et inaugure même la toute nouvelle la centrale thermique de Moorea nommée John Teariki, du nom de l’ancien tavana de l’île sœur .

L’expansion du réseau se continue.

2008-2018

2008 est une année marquante pour EDT, et 4 évènements majeurs se produisent :

  • inauguration de la centrale hybride solaire de Makatea ;
  • inauguration de la centrale thermique de Rurutu ;
  • signature d’une nouvelle concession pour Raivavae ;
  • première campagne de communication sur le thème des économies d’énergie.

En 2009, EDT multiplie les inaugurations :

  • inauguration de la centrale Émile Martin ;
  • inauguration des Groupes G7 et G8 ;
  • inauguration du bâtiment D au siège du Groupe EDT à Puurai.

2009 voit également la toute première installation photovoltaïque de la Polynésie française, et l’année suivante, en 2010, se produit l’installation des premiers compteurs de prépaiement sur l’île de Raivavae avec l’accord de la commune.

Au 31 décembre 2012, la puissance photovoltaïque à Tahiti s’établit à 11 565 kilowatts-crête (kWc) et à 1 411 kWc dans les îles.

Le 1er mars 2016, une nouvelle tarification de l’électricité entre en vigueur et permet une baisse moyenne du prix de l’électricité de 5,3 %. Puis le 1er mars 2017, 1 année plus tard, le nouveau concessionnaire Tahiti Sud Énergie (TSE), filiale du groupe EDT ENGIE, prend le relais et assure la continuité du service public de l’électricité pour les 12 000 clients du Sud de Tahiti.

Quelques mois après, le 14 décembre 2017, la Polynésie française est témoin de l’inauguration de l’agence Tahiti Sud Énergie et de l’achèvement de la centrale Hydromax dans la vallée de Titaaviri, ce qui augmente la production d’électricité du pays de 1,25 gigawattheure (GWh).

En 2018, EDT ENGIE prend le virage numérique et lance plusieurs nouveaux services digitaux pour améliorer l’expérience client, dont le blogue Maeva Expat et le chatbot Mareva.

La même année, la mise en exploitation de la nouvelle centrale hydroélectrique sur la Maroto est lancée.

Cette centrale de taille réduite représente le nouveau positionnement éco-responsable d’EDT ENGIE et de Marama Nui, avec un souci de valorisation du site de production d’hydroélectricité, de préservation de l’environnement et d’implication des acteurs de la vallée, comme les associations.

L’électricité en Polynésie française : une histoire centenaire qui se poursuit

Voilà ce qui conclut ce petit survol de l’histoire de l’électricité en Polynésie française. Évidemment, nous n’avons pas pu inclure tous les faits marquants, mais nous espérons que ceux qui nous avons choisis vous ont plu.

Pour en savoir plus sur l’histoire d’EDT ENGIE, nous vous invitons à lire ce résumé plus détaillé de l’histoire de l’électricité en Polynésie française ou à visualiser cette vidéo sur notre chaine YouTube.