Après cinq semaines de boulimie de Netflix, de tentatives de pain maison et de grand ménage… Ça y eeest, le confinement en Polynésie est allégé ! Ça veut dire quoi ? Qu’on peut (enfin) sortir de chez nous sans autorisation, retourner au bureau, manger dans nos restos préférés et même… aller à la plage ! Et pour se donner un petit coup de pep’s, si on sortait tout l’attirail de snorkeling pour (re)découvrir les fonds marins polynésiens ? Ça vaut bien deux pastilles de vitamine C, nan ?! Aujourd’hui sur Maeva Expat, on vous embarque à la découverte des tortues marines de Polynésie !
Mais avant de sauter dans vos palmes, sachez qu’on trouve cinq espèces de tortues marines dans les eaux du fenua (mais rien à voir avec celle qui joue à cache-cache dans le terrarium de votre beau-frère). La tortue verte (vous savez, celle qu’on voit dans Le Monde de Némo) est l’espèce emblématique de nos îles, la plus courante ici. Elle est la seule à pondre sur les plages du fenua. Vous pourrez également tomber sur une tortue imbriquée ou encore les tortues caouanne, olivâtre et luth (mais ces trois-là sont plus rares). Retenez surtout la tortue verte.
Et la ponte du coup, ça se passe comment ? Grosso modo entre octobre et mars, la tortue verte monte sur une plage la nuit (notamment dans l’archipel des Tuamotu ou sur l’atoll de Tetiaroa, à 50 km au nord de Tahiti), pour y creuser un nid pouvant abriter jusqu’à 200 œufs (oui, oui, 200). Deux mois plus tard, des dizaines de petites tortues sortant du sable regagnent l’océan (et elles sont au moins aussi mignonnes que les chatons !). Mais seule 1 sur 1000 atteindra la maturité sexuelle (pas avant l’âge de 20 ans).
Faut savoir que la tortue marine au fenua, c’est tapu (comprenez « sacrée »). Symbole de fertilité et de longévité dans la culture polynésienne, ce n’est pas un hasard si on la retrouve dans de nombreuses légendes polynésiennes (comme la légende de Puna et de la tortue royale) et qu’elle inspire l’artisanat polynésien. Sculptée en bois, en pierre ou en bijou, imprimée sur des pareo, cousue sur des tifaifai, ou encore en motif sur les tatouages polynésiens… Des représentations de tortues marines, vous en verrez partout !
Vous avez lu qu’en Polynésie on mangeait de la tortue ? Autrefois, il était interdit d’en consommer, sous peine de mort : seules les familles royales étaient autorisés à en manger. Jusqu’à l’arrivée des missionnaires au XIXème siècle : l’interdit religieux est levé par Pomare V et la tortue devient une viande appréciée par de nombreux Polynésiens. Pour protéger les espèces, le gouvernement de Polynésie française met en place une réglementation au début des années 70, qui sera renforcée en 1990 : il devient alors interdit de les capturer, de collecter leurs œufs ou de les commercialiser.
Okay, il y a des lois pour protéger les tortues marines. Mais toutes les espèces restent malgré tout menacées, et ce, partout dans le monde. Par qui, par quoi ? Les prédateurs naturels, déjà (comme les oiseaux, crabes, rats, chiens errants…). Mais surtout par l’activité humaine : le braconnage (vous verrez d’ailleurs passer régulièrement des articles de presse locaux sur des saisies de viande de tortue, vendue chère au marché noir…), la pollution (les tortues confondent les sacs plastique avec des méduses, les avalent ou s’emmêlent dedans…), le réchauffement climatique ou encore les collisions avec les bateaux.
Mais pour cocooner les tortues marines blessées ou malades, on peut compter sur la clinique des tortues à Moorea et à l’association Te Mana O Te Moana (ils leur donnent même un petit nom sympa). Quand les tortues vont mieux, elles sont relâchées dans l’océan pour retourner à la vie sauvage. En 15 ans d’existence, plus de 570 tortues marines ont été prises en charge ! Ça vous dirait bien de voir ça en vrai ? Y’a qu’à demander ! Vous pouvez rendre visite à Taunoa, Okely ou Miti Iti, les petites pensionnaires de la clinique des tortues à Moorea, lors de votre prochaine escapade sur l’île sœur de Tahiti (aaah, les petits weekends à Moorea… ça vous a manqué à vous aussi ?). Et parce que protéger notre environnement est essentiel, EDT Engie parraine l’association Te Mana O Te Moana dans son projet « stop à la pollution plastique » sur l’île de Bora Bora, qui accueille un sanctuaire de tortues marines.
Allez hop, on en remet une couche au cas où : même si les mesures de confinement sont allégées au fenua et que c’est vachement chouette de retrouver les plages, évitez les rassemblements avec votre bande de copains autour d’un barbec’ (allez, ça finira par revenir) et n’oubliez pas les gestes barrières pour dire nana au coronavirus !