Allez, dites-nous tout… Qui s’est empressé de poser congé pour le lundi 4 mars en voyant que le 5 était férié ?! Vous avez peut-être vu une occasion d’aller chiller à Moorea, de vous refaire l’intégrale de Game of Thrones avant la sortie de la nouvelle saison, ou de commencer doucement les entraînements pour la Xterra. Mais au cas où vous vous demanderiez pourquoi le 5 mars est férié ici et pas en métropole…
Crédits : Tahiti Héritage
Faut dire qu’au fenua, la musique, ce n’est pas juste pour faire passer le temps dans les embouteillages sur la RDO ou pour se motiver à faire le ménage. Comme la danse ou les tatouages, la musique est ancrée dans la culture polynésienne. Et on ne rate pas une occasion de faire la bringue ! Un mariage, un anniversaire ou simplement parce qu’on est vendredi… et hop, on attrape un ukulele, on bricole une « basse-poubelle » et on enchaîne le best of local jusqu’au bout de la nuit (entre deux gorgées de Hinano).
Crédits : Facebook Samdance Tahiti
C’est dans cette ambiance festive et chaleureuse que le répertoire traditionnel polynésien se transmet de génération en génération. Mais faut pas croire, la musique polynésienne, ce n’est pas QUE du ukulele. Dans les orchestres traditionnels, on retrouve d’autres instruments typiques de chez nous. Comme le to’ere (un tronc de bois creusé souvent décoré de motifs polynésiens), ou le pahu (un tambour sur pied). Il y a aussi le vivo, une flûte nasale en bambou, ou encore le pu. Vous savez, ce gros coquillage dans lequel on souffle pour sortir un son (enfin, rarement du premier coup !).
Crédits : Facebook Tahiti Zoom
Et puis il y a évidemment les himene, inspirés des chants polyphoniques traditionnels et des hymnes religieux des premiers missionnaires protestants. Ils perpétuent les légendes polynésiennes. Si la curiosité vous pique, vous pouvez les découvrir au heiva au mois de juillet.
Crédits : La Dépêche de Tahiti
Seulement voilà : vous allez nous dire, oui la musique traditionnelle, c’est sympa, mais vous n’avez pas une playlist des tubes du fenua sous le coude ? Rassurez-vous, pour vous immerger dans la musique locale, on vous a concocté une petite sélection des incontournables. Vissez vos écouteurs sur vos oreilles, c’est reva !
Parmi les chanteurs les plus connus du Pacifique, il y a Bobby Holcomb. Enfin, nous on l’appelle simplement « Bobby ». Polynésien d’adoption, Hawaïen d’origine, il s’est installé à Huahine dans les années 70. Là-bas, il a composé des chansons en reo ma’ohi sur des musiques d’inspiration reggae et a participé ainsi au renouveau culturel polynésien.
Qui dit Bobby, dit Angelo (avec qui il a enregistré l’album Bobby Angelo, très populaire au fenua). Un artiste in-con-tour-nable de la musique polynésienne ! Chanteur, guitariste, auteur, compositeur, il a écrit et composé plus de 200 chansons dont la très célèbre Tiare Here.
Gabilou, c’est un peu notre « Johnny » local. Une icône de la musique polynésienne depuis plusieurs générations ! Il a même représenté la France à l’Eurovision en 1981, avec la chanson humanahum. Il a fini 3ème du concours ! On vous laisse (re)-découvrir un de ses titres cultes, Fakateretere.
Et dans la famille, on est tous musiciens ! Les frères et sœurs Laughlin (neveu et nièces de Gabilou) se sont également imposés sur la scène locale. Auteur, compositeur et interprète, Tapuarii est notamment connu pour son tube Tapa’o no te here. Plus récemment, il a enregistré un duo avec sa sœur Grace, la balade Close your eyes Tahiti. Sans oublier Sabrina. L’hymne de la coupe du monde de Beach Soccer 2013, Tu’e Popo, qui a tourné en boucle à Tahiti, c’est elle !
Autre artiste très populaire au fenua, Teiva LC. Notre ténor local. Il reprend des standards de la musique polynésienne de façon plus contemporaine, et créé également ses propres morceaux. Et si son nom vous dit quelque chose, ce n’est pas par hasard ! En 2014, il a rejoint l’équipe de Florent Pagny dans The Voice.
La musique locale d’aujourd’hui, c’est aussi des groupes. Comme Tikahiri, le groupe de hardrockers qui chante en paumotu, et qu’on ne vous présente plus ! Pepena, avec une musique inspirée du reggae et de la musique traditionnelle tahitienne. Ou plus récemment Verua, qui sort beaucoup de covers dans différents styles musicaux et s’est révélé avec son titre Honoipo en 2016.
Cela ne vous aura pas échappé, la musique ici, c’est aussi beaucoup reprises. Des chansons de la variété française à la sauce made in fenua, avec ukulele et boîte à rythmes (avec souvent auto-tune en bonus !). Elles parviennent à nous faire onduler sur Je l’aime à mourir ou Pour que tu m’aimes encore au rayon surgelés du supermarché ! Mais il y a des reprises plus fines, celles qui deviennent des tubes en Polynésie. Comme la version de Belle-Île-en-Mer de Vaiteani…