Vous avez vu Point Break une vingtaine de fois, vous connaissez les chansons des Beach Boys par cœur et vous cherchez LA vague ? Vous êtes au bon endroit ! Tout comme le va’a, le surf (horue en tahitien) est un sport traditionnel très populaire au fenua. Suffit d’aller faire un tour du côté de Teahupo’o et de compter les planches pour s’en rendre compte… Le surf, c’est une véritable passion polynésienne !
Un peu d’histoire, d’abord. Traditionnellement, les jeunes Polynésiens issus des grandes lignées pratiquaient le surf pour s’entraîner à la navigation. Hé oui, quoi de mieux qu’enfourcher un large bout de bois sur le lagon pour apprendre à dompter le vent, les vagues ou le courant ? Plus tard, le surf s’est démocratisé et s’est imposé comme un véritable sport de compétition. Mais avec l’arrivée des missionnaires anglais en Polynésie, le surf connait le même sort que le tatouage et la danse tahitienne. Considéré comme un loisir immoral (puisqu’il se pratique nu ou presque), et qui en plus éloignait les Polynésiens du travail, le surf est interdit aux alentours de 1900. Il faudra attendre les années 60 pour assister à son come back au fenua.
Et alors on surfe où, en Polynésie ? Papenoo ou Taapuna à Tahiti, Temae à Moorea… Les spots ne manquent pas ! Mais le spot mythique, c’est Teahupo’o, sur la côte ouest de la Presqu’île de Tahiti. La vague là-bas, « la Mâchoire » comme on dit ici, a la réputation d’être la plus impressionnante du monde. Elle peut atteindre jusqu’à 15 mètres de haut (oui, oui) : un mur d’eau ! Mais si c’est LA vague qui fascine tous les riders, c’est aussi la plus dangereuse du monde. Et même si les planches de surf n’ont plus rien à voir avec celles d’antan, les accidents parfois mortels liés aux chutes restent malheureusement fréquents. Autant vous dire que pour se jeter dans le tube, mieux vaut être expérimenté (et avoir un sacré mental, non ?) ! Débutants, allez plutôt glisser du côté de la Pointe Venus…
Du coup, vous vous en doutez, les compétitions de surf sont nombreuses au fenua. Mais la plus attendue, la plus prisée du championnat du monde, c’est la Tahiti Pro Teahupo’o (si on vous parle de la Billabong Pro, sachez que c’est son ancien nom). Chaque année, fin août, des surfeurs du monde entier se retrouvent à Tahiti pour défier la fameuse vague de Teahupo’o. L’événement est très populaire ici : de nombreux poti marara (des petits bateaux de pêche locaux), jet ski et pirogues s’agglutinent dans le lagon pour suivre de près la compétition et encourager nos champions locaux.
Parce qu’en surf aussi, on a nos aitos, ceux qui brillent lors des compétitions internationales. Comme Vetea David (premier polynésien à avoir décroché le titre de Champion du Monde Junior en 1986), Patricia Rossi (championne d’Europe en 2000), Hira Teriinatoofa (Champion du Monde amateur en 2004), Michel Demont, Ralph Sanford, et plus récemment Michel Bourez (Champion d’Europe Junior en 2006) ou Tamaroa Mc Comb (Champion du Monde Junior en 2008) pour ne citer qu’eux.
Mais au-delà du sport, il y a une véritable passion pour le surf au fenua : peintures, expos photos, documentaires (on pense notamment au film sur Michel Bourez présenté au FIFO l’année dernière), le surf inspire ! Sans parler des nombreux magasins en ville, où on trouve facilement de quoi s’équiper… Et ça ne vous aura pas échappé, mais le shaka des surfeurs est également une habitude polynésienne pour se saluer (mais si vous savez, le geste de la main avec le pouce et l’auriculaire levés). Ah, et si jamais vous étiez passés à côté : Tahiti est candidate pour accueillir les épreuves de surf pour les JO 2024 de Paris ! On croise les doigts…